CÉPHÉE
Dossier médical
A 28 ans diagnostic de SEP (maladie auto-immune neurologique), nouvelle poussée à 35 et 38 ans. Naissance d'une fille à 31 et 39 ans.
Sa vie
« Je suis enfant unique de mes parents. J'ai un demi-frère que mon père a eu d'un premier mariage que je ne vois jamais. Mon père avait 20 ans de plus que ma mère, il avait 50 ans quand je suis née. J'ai eu des parents aimants. Ma mère était brillante mais très angoissée, toujours inquiète.
Quand j'ai eu 14 ans mon père est mort d'un cancer, j'étais là quand il est mort, il était malade depuis 4 ans. J'ai été opérée de l'appendicite 3 semaines après sa mort. Ma mère qui était une femme fragile ne s'est pas relevée du décès, elle est devenue dépressive. Elle s'est dégommé les neurones avec les médicaments auxquels elle associait de l'alcool. Elle a fait une première tentative de suicide avec les médicaments.
Un mois après mes 18 ans, à mon retour du lycée à midi, je l'ai trouvée morte, elle s'était tiré une balle dans la bouche. Elle avait laissé une lettre, elle avait prémédité son geste et avait tout prévu. Je pense qu'elle ne pouvait plus vivre, c'était trop difficile pour elle. Il faut néanmoins un certain courage pour faire cela.
J'ai eu beaucoup de colère, je lui en ai voulu, je lui en veux encore. J'ai eu un sentiment d'abandon très fort que je ressens encore aujourd'hui et puis un fort sentiment de culpabilité car, entre 14 et 16 ans je me suis beaucoup engueulée avec elle, même si nous nous étions quand même réconciliées. J'ai ressenti une profonde solitude, je venais de me séparer de mon petit ami et mon chien s'était fait écraser. Je n'aime toujours pas me retrouver seule, je suis rapidement angoissée. J'ai quand même vécu toute seule dans la maison pendant 2 ans après la mort de ma mère, mais je n'ai pas su me gérer, je n'ai pas appris de métier, je le regrette, à 18 ans on n'a que la moitié du cerveau. Ma tante m'a proposé d'habiter chez elle, mais j'ai refusé. »
Sa réflexion
« Je pense qu'il y a un lien entre ma SEP et ma vie mais on ne peut pas le prouver. Il n'y a aucune maladie dans la famille. Ma première poussée, je l'ai faite plusieurs années après la mort de ma mère, juste à la suite du décès de ma grand-mère qui était très importante pour moi, j'ai beaucoup pleuré, j'ai eu un profond chagrin. Les naissances de mes filles sont les évènements les plus heureux de ma vie, j'ai changé d'univers, j'avais une famille, ce qui a été tellement important pour moi, on est alors tourné vers les autres. Je n'ai pas eu de nouvelle poussée depuis la naissance de ma seconde fille, il y a 10 ans. »