MELODIE
Dossier médical
A 55 ans cancer du sein. A 26 ans naissance d'un garçon, d'une fille à 29 ans.
Sa vie
« Je suis l'aînée d'une fratrie de 2 enfants. J'ai eu une enfance heureuse. Ma mère était mère au foyer, elle n'était pas tactile du tout, peu démonstrative, même un peu distante, mais je savais que j'étais aimée. Mon père était autoritaire, plutôt absent car faisant beaucoup de bénévolat, mais aimant, et responsable. J'ai eu mes premières règles à 14 ans, j'avais été prévenue par mes copines. J'aurais aimé que ce soit ma mère qui me prévienne, mais à la maison, on ne parlait jamais de sexe. A 19 ans j'ai rencontré mon futur mari, nous nous sommes mariés 2 ans plus tard, j'ai fait un mariage heureux. Nous avons eu nos deux enfants, un garçon et une fille.
J'avais 54 ans quand j'ai été appelée par la police pour venir chercher mon fils qui avait été mis en garde à vue pour consommation de drogues. C'était le premier contact de ma vie avec la police. Mon fils avait été arrêté, mon fils n'allait pas bien et je n'avais rien vu ! J'ai mis toute la responsabilité sur moi, j'ai endossé une énorme culpabilité. Quelle faute avais-je commise ? J'ai eu la honte de ma vie, j'ai connu pour la première fois de ma vie ce sentiment que j'ignorais auparavant. J'ai aussi eu très peur pour mon fils qui n'allait pas bien, de plus sa copine l'a quitté. Cela a été une vraie épreuve pour moi, mais je n'en ai parlé à personne, excepté mon mari.
Cette même année de mes 54 ans, il y a eu aussi une histoire de famille pour un problème de partage. Moi je déteste les embrouilles, j'ai besoin de paix. »
Sa réflexion
« Le problème avec mon fils a été l'épreuve la plus difficile de ma vie, avec la maladie neurologique de ma mère, morte à mes 42 ans. Mais pour la maladie de ma mère il n'y avait pas cette culpabilité, cette honte. Je me suis demandé si cet épisode avec mon fils avait un lien avec mon cancer puisque, un an après, on m'opérait de mon sein. Depuis mon cancer, je vis plus intensément, cette vie me convient mieux. Mon mari est plus attentif et mon fils qui va mieux est plus proche de moi. C'est un mal pour un bien. J'ai retrouvé l'harmonie, j'estime que je suis guérie ».