ALISON
Dossier médical
Cystites post-coïtales entre 20 et 27 ans puis récidive à 31 ans pendant une année, une pyélonéphrite, méatoplastie (opération chirurgicale qui élargit le méat urinaire) à 21 ans. Naissance d'une fille à 27 ans, d'un garçon à 32 d'un deuxième père.
Sa vie
« Je suis enfant unique. Quand j'ai eu 6 ans, ma mère a fait un lupus, elle a été hospitalisée à plusieurs reprises pendant un an. Je ne l'ai pas vue pendant cette année. Je savais qu'elle était à l'hôpital et malade, c'est tout ce que je savais. Cela a changé ma vie de petite fille, j'ai dû apprendre à vivre avec, j'ai eu un sentiment d'abandon d'autant plus que mon père était dans la marine marchande, donc souvent absent. L'amour et la tendresse m'ont beaucoup manqué. J'ai eu mes premières règles à 15 ans, je n'étais pas prévenue, elles ont été un vrai choc, très douloureuses avec syncope et vomissements. J'ai eu peur de mourir, ce qui a augmenté cette peur que j'ai depuis l'enfance, depuis mes 6 ans.
Mes premiers rapports sexuels à 17 ans se sont bien passés et les suivants aussi. A 20 ans je suis partie de chez moi, j'ai rencontré l'homme qui deviendra le père de ma fille. J'étais folle amoureuse. Dès les premiers rapports avec lui, j'ai commencé les cystites post-coïtales qui deviendront incessantes jusqu'à ce que je cesse les rapports avec lui. En fait il était un mauvais amant, ne s'occupait pas de moi, j'avais des rapports que je subissais seulement pour lui faire plaisir, je n'en avais pas envie, n'avais jamais d'orgasme. Il me maltraitait, j'étais une chose, un jouet, je ne savais plus qui j'étais, j'étais devenue quelqu'un d'autre. Et je pensais que c'était moi qui avais un problème, il me disait tu es tellement nulle, tu n'es rien. Après deux ans de vie commune j'ai compris que je n'étais pas heureuse avec lui. A 27 ans j'ai été enceinte, j'ai ouvert les yeux en voyant sa réaction quand je l'ai annoncé, j'ai compris que c'était une bêtise, j'étais en panique et pourtant je suis restée. Le début de ma grossesse a été difficile, j'ai vomi tous les jours pendant 4 mois. Ma fille est née, je n'ai plus jamais eu de rapports avec lui, j'allais dormir sur la moquette dans la chambre de ma fille, les cystites se sont arrêtées net à l'arrêt des rapports. J'allais mal, j'avais beaucoup maigri, j'allais faire les poubelles pour pouvoir manger car je n'avais pas d'argent. J'ai consulté un médecin qui a compris, il m'a dit : vous êtes en danger de mort, cela m'a fait un déclic pour le quitter, ma fille avait 2 ans. J'ai su qu'il m'avait beaucoup trompée, j'ai eu de la colère et du dégoût.
Un an plus tard j'ai rencontré celui qui deviendra le père de mon fils. Il m'a fait découvrir l'amour, les rapports se passent très bien, sans cystites, mon corps se sent en sécurité avec lui. Elles ont malgré tout recommencé un an plus tard et ont duré une petite année, se sont arrêtées quand j'ai été enceinte de mon fils. Cette année-là a été très difficile pour moi, car si au départ j'étais contente d'avoir réussi à quitter mon premier compagnon, j'ai vite compris qu'il allait me gâcher la vie. Lui qui au départ ne voulait pas de l'enfant s'est battu pour en avoir la garde, je pense un peu pour m'embêter, ma fille était un objet pour m'atteindre. Il y a eu plusieurs jugements au tribunal puis un appel. Un week-end sur deux il venait la chercher et ne voulait pas monter à l'appartement, il voulait que je descende pour être seul avec moi. Il m'insultait, me menaçait de mort, il m'a même frappée, j'ai prévenu la police. »
Sa réflexion
« Je n'avais pas fait le rapprochement, mais cette mise en perspective m'ouvre les yeux. Je comprends que le corps dit qu'il en a marre. Les cystites correspondent aux rapports non satisfaisants avec mon premier compagnon, elles ont récidivé l'année de procédure. Je n'avais jamais fait le lien mais je comprends que mon corps m'a dit des choses avec les cystites, c'est lui qui a dit stop, c'est exactement cela, les cystites sont calées sur les états de stress. Si j'avais compris que les cystites avaient du sens, je me serais dit que j'étais dans une relation destructrice et j'aurais quitté mon premier compagnon plus tôt. »