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KERGUELEN

Dossier médical

Cystites à répétition entre 20 et 22 ans souvent post coïtales, associées à des mycoses vulvaires.

Sa vie

« Je suis l'aînée d'une fratrie de 2 filles. Je pense que ma sœur, ma cadette de 3 ans, a été préférée par mon père qui a été dur avec moi, j'avais peur de lui. Mais, même s'il a été dur, il a toujours été là pour moi, je pense qu'il m'aime mais n'a pas su le montrer. Entre 10 et 18 ans je me suis scarifiée, j'ai fait des crises d'anorexie, de boulimie qui se sont arrêtées après mon bac auquel j'ai été reçue brillamment. Je voulais qu'il soit fier de moi, il a alors compris que j'étais bonne à quelque chose. Il m'a prise dans ses bras pour la première fois de ma vie, j'avais 18 ans. Ces relations avec mon père sont les difficultés les plus dures de ma vie. J'ai eu l'amour et la tendresse de ma mère même si elle était peu présente car elle travaillait beaucoup. Elle a fait tout ce qu'elle a pu pour moi.

J'ai eu mon premier rapport sexuel à 18 ans, je suis restée 2 ans avec mon copain, mon père l'aimait beaucoup. Puis j'ai eu un autre copain entre 20 et 22 ans. Je l'ai rencontré à l'université, il était musulman, il ne plaisait pas du tout à mon père, les choses se sont mal passées entre eux, cela a même été l'enfer. Il n'avait pas le droit de venir en week-end avec moi chez mes parents. Entre nous, au début, tout allait bien, puis il a commencé à brandir sa religion, il a fréquenté la mosquée, fait ses prières dans l'appartement. Il m'imposait des tenues vestimentaires, les insultes ont fusé, j'ai même pris une claque, il profitait, n'avait pas de voiture, pas d'argent, j'étais sa chose et j'avais peur. Les cystites ont commencé quelque temps après le début de la relation et sont devenues de plus en plus fréquentes, d'abord post-coïtales puis incessantes, souvent associées à des mycoses vulvaires. J'avais, à cette même période, où cystites et mycoses me laissaient tranquille, un vaginisme qui lui aussi rendait souvent les rapports impossibles. L'année de mes 21 ans a été réellement problématique avec ces infections incessantes nécessitant un traitement souvent 2 fois par mois, j'ai dû repiquer mon année d'études tellement j'étais mal avec moi-même. J'ai compris alors que cette relation ne pouvait pas durer, mais j'ai mis un an avant de réussir à le quitter. »

Sa réflexion

« Ma propre réflexion sur ces problèmes de cystites et mycoses m'a impressionnée. J'ai pris conscience moi-même qu'elles sont collées sur ma vie, que les dates concordent exactement avec les évènements difficiles de vie. En réfléchissant aux dates je me suis rendu compte que je n'ai fait aucune cystite quand j'étais avec mon premier copain. Elles ont commencé et perduré pendant les deux années difficiles passées avec mon deuxième compagnon, en fait elles m'ont protégée, elles m'ont empêchée d'avoir des rapports dont je ne voulais plus. C'est comme si mon corps avait su avant moi que je n'étais pas en accord avec moi-même, comme une traduction d'un conflit intérieur. Ces cystites se sont arrêtées du jour au lendemain quand je l'ai quitté, c'est flagrant. De plus, quand je fouille ma mémoire je me rends compte que pendant ces 2 ans, je n'ai jamais fait de cystites les week-ends quand j'étais seule chez mes parents. Bien qu'ayant repris les rapports, mais avec un nouveau partenaire qui est cautionné par mon père, je n'en fais plus depuis 2 ans, sauf une cet été en juillet le jour où j'ai rejoint mon copain pour les vacances alors que je commence à douter de ma relation. C'est moi-même qui ai fait le lien, aucun médecin n'a posé de questions sur ma vie. Cet entretien a été très intéressant.»

Tous les noms propres ont été anonymisés.