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ZÉNOBIE

Dossier médical

A 56 ans maladie de Crohn. Pas d'autre épisode depuis.

Sa vie

« Je suis l'aînée d'une fratrie de trois filles. J'ai eu une enfance heureuse, mes parents s'aimaient et nous aimaient. Ma mère était douce et gentille, mes relations avec elle étaient très bonnes. Elle avait été très éprouvée quand, à 9 ans, elle avait perdu sa mère décédée d'une septicémie. Elle a été élevée par sa sœur aînée qui allait se marier au moment du décès et a annulé son mariage pour rester s'occuper de la fratrie des 5 enfants.

J'admirais beaucoup mon père qui était un vrai papa, très cultivé, mais il avait un caractère fort, nous nous ressemblions beaucoup et nous disputions beaucoup aussi. Nos rapports étaient très conflictuels, j'ai de cela une culpabilité obsédante. A mes 55 ans, il est mort en 6 semaines, un mois d'avril, il avait 89 ans. C'est au mois de décembre suivant que j'ai fait un premier épisode de diarrhée qui a été étiqueté « grippe intestinale ». Puis au mois d'avril qui a suivi, j'ai eu des douleurs abdominales avec des diarrhées importantes, des pertes de sang, des ulcères à l'anus. Le diagnostic de maladie de Crohn a été posé avec, à un moment, discussion d'une éventuelle sanction chirurgicale qui n'a pas eu lieu. J'ai pris pendant une année un traitement immunosuppresseur et corticoïde. Puis j'ai pu l'arrêter et je n'ai jamais récidivé. »

Sa réflexion

« Je fais un lien qui me semble évident entre le décès de mon père et ma maladie qui touchait le ventre, cela nous prend aux tripes. Aucun médecin, médecin traitant, gastroentérologue, radiologue n'a posé de questions sur ma vie. Seul un homéopathe m'a demandé et m'a proposé de faire une psychothérapie que j'ai faite pendant plusieurs mois en parallèle de mon traitement et qui m'a bien aidée. Quand ma mère est morte, quelques années plus tard, j'ai craint de faire une récidive, mais il n'y en a pas eue. En fait je pense que la différence entre ces deux décès c'est la culpabilité. J'ai énormément culpabilisé vis-à-vis de mon père à cause de toutes nos disputes, nos mésententes, alors que pour ma mère je n'avais rien à me reprocher, je n'ai eu aucun sentiment de culpabilité ».

Tous les noms propres ont été anonymisés.